Pourquoi les petits boulangers de l'Yonne sont menacés d'extinction
Tendance lourde et menaces pour les boulangeries rurales.
L'YONNE REPUBLICAIN - Publié le 19/02/2018
1 Pour un petit boulanger, il est de plus en plus difficile d'être viable
Selon Anthony Libault, boulanger à Pontigny et président de l'union départementale des boulangers-pâtissiers de l'Yonne, pour qu'une boulangerie soit viable, aujourd'hui, elle doit être implantée dans une commune de 1.200 habitants au moins. Alors qu'il y a 12 ans, ce seuil de viabilité ne s'élevait qu'à une boulangerie pour 700 habitants. Résultat, les boulangeries des plus petits villages de l'Yonne sont menacées.
2 Les boulangeries qui ferment ne sont plus reprises
Les potentiels repreneurs interessés par la reprise d'une petite boulangerie de village ont plus de mal obtenir leur prêt bancaire. Exemple avec la boulangerie d'Anthony Libault, située à Pontigny, petit village de 700 habitants : "Si demain, je mets ma boulangerie en vente, personne n'achète. Imaginons qu'un repreneur se montre intéressé. Il va à la banque. Le banquier regarde : une boulangerie pour 700 habitants ? Trop petit. Donc le prêt ne passe pas". Autrement dit, les boulangeries qui mettent la clé sous la porte ne sont plus reprises.
3Le pain artisanal est concurrencé par le pain industriel
Même s'il reste encore 32.000 boulangers-pâtissiers artisanaux en France, pour 35.000 points de vente, on estime qu'une boulangerie artisanale ferme chaque mois dans chaque département du pays. Et l'autre raison qui peut expliquer ce phénomène, c'est la concurrence du pain industriel, vendu par les grandes surfaces, désormais ouvertes tous les dimanches matins. En 2017, selon une étude du cabinet Altarès, le pain industriel représentait plus de 45 % du marché du pain, viennoiserie et pâtisserie.
